Par nature nous sommes bien armés à faire face à des niveaux de stress considérables ou des situations difficiles, même menaçantes, qui peuvent survenir au cours de notre vie.

Cependant, certains événements peuvent nous affecter de manière tellement intense que la capacité à les gérer de façon efficace nous fait défaut. Souvent de tels événements remontent à des expériences de la petite enfance, tels que l'absence émotionnelle des parents, la négligence, le manque d'appréciation, etc., qui entravent nos besoins essentiels de sécurité et de connexion relationnelle.

Grandir dans un système nocif, caractérisé par la violence émotionnelle, les abus, le rejet, l'exclusion, le harcèlement, etc., provoque des expériences fragilisantes, surtout si ces événements se répètent fréquemment et s'étalent sur une phase étendue de notre vie. En conséquence, notre système nerveux peut se dérégler en basculant hors de son oscillation harmonieuse entre états de relaxation et d'activation, surtout en l'absence de soutien sécurisant et réconfortant face à des sentiments d'insécurité, d'instabilité, d'impuissance et d'abandon. La plupart des personnes touchées par de tels traumatismes récurrents continuent à ressentir les sentiments énumérés de manière durable.

D'autres événements traumatiques peuvent résulter, à des étapes ultérieures de notre vie, d'incidents isolés tels qu'un accident, une maladie ou la perte d'un être cher, entraînant des séquelles à cause de leur puissance émotionnelle. Les sentiments d'angoisse, d'insécurité ou d’impuissance, qui en résultent, peuvent être d'une telle ampleur qu’ils déclenchent un trouble de stress post-traumatique (TSPT) auprès d'aucuns.

L'impact accablant du traumatisme ne réside pas dans l'événement en soi, mais dans les répercussions résultant d'une capacité insuffisante à les traiter et activant par la suite des réactions intenses, désagréables et dysfonctionnelles. En effet, notre système nerveux fonctionne désormais dans un état de contrainte et de déséquilibre dynamique face aux stimuli. Il oscille aisément entre une sur-stimulation avec des réactions de lutte ou de fuite, et une sous-stimulation avec des réactions de dissociation et de déconnexion.

Par ailleurs, les TSPT peuvent découler de toute expérience ressentie comme fatale ou redoutable de sorte à ce que des personnes peuvent éprouver des sensations de stress déstabilisants sans les associer à des expériences profondément traumatiques. De tels événements sont souvent refoulés dans l'inconscient ou compensés par des comportements compensatoires, transformant l'insupportable en quelque chose de gérable qui nous protège des effets épuisants directs.

Chaque personne réagit de manière particulière face à un événement traumatisant de sorte qu'un événement dramatique peut déclencher un TSPT persistant chez une personne sans en affecter une autre, et la raison en demeure inconnue à ce jour.

Les conséquences impactent divers aspects de la vie tels que le bien-être, la satisfaction personnelle, les relations avec soi-même et autrui, ainsi que la santé mentale et physique.

Les symptômes potentiels, associés au TSPT, se laissent regrouper en quatre catégories :

1. Symptômes d'intrusion, où l'événement traumatique envahit de manière répétée et incontrôlable nos pensées à travers des souvenirs involontaires, indésirables ou des cauchemars récurrents. Certaines personnes éprouvent même des flashbacks, revivant l'événement comme s'il se déroulait à nouveau.

2. Comportements d'évitement vis-à-vis de tout ce qui nous rappelle l'événement tel que des activités, situations, personnes ou même toute pensée, tout sentiment ou toute conversation en lien avec l'événement.

3. Effets négatifs sur les pensées et l'humeur de la personne affectée comme par exemple l'incapacité de se rappeler des parties significatives de l'événement traumatique (amnésie dissociative), une insensibilité émotionnelle ou un sentiment de déconnexion de son entourage, une représentation déformée de l’événement entraînant des sentiments de culpabilité ou le blâme d'autrui pour ce qui s'est passé.

4. Altération de la vigilance et des réactions, tels que des troubles du sommeil et de la concentration, une vigilance excessive aux signes d'alerte liés à un risque et des sursauts de peur, la perte de contrôle de nos réactions avec des poussées de colère et des comportements impulsifs.

La bonne nouvelle est que le rétablissement de l'équilibre sain du système nerveux est possible à tout moment. Cependant, cela nécessite souvent l'accompagnement empathique d'une personne qui, par sa co-régulation, offre l'opportunité de retrouver la sécurité et la connexion relationnelle dans l'instant présent.